vendredi 3 décembre 2010

Malachie 3,8 à 12

Un Dieu frustré

Le passage que nous abordons ici a pour sujet deux questions personnelles et précises posées à Dieu

1. 1ère question : Un être humain peut-il frustrer Dieu ?

La question qui nous est posée en tête de cette partie est d’importance. Car, suivant la réponse qui lui est apportée, elle nous conduit à deux conceptions totalement opposées de la Personne de Dieu ! Examen des deux réponses possibles :

a. Qu’induit la réponse « non » à la question posée ?

1ère chose : si Dieu n’est affecté en rien par notre conduite, si, quelle que soit la façon avec laquelle nous nous comportons à Son égard, cela ne provoque en Dieu ni chaud, ni froid, l’idée qui en résulte est que Dieu, bien qu’existant en tant qu’Etre, possède moins d’attributs de ce qui caractérise une personne que nous ! Un Dieu qui ne ressent pas de frustration est un Dieu qui ne saurait ce qu’est l’amour, la joie, l’espérance, le bonheur, comme la tristesse, la déception, le dépit ou la colère qui résulte d’une relation interpersonnelle.

2ème chose : si Dieu n’est en rien affecté par notre façon d’être et de nous conduire à Son égard, toute la légitimité de la notion de colère qui est à la base de Son jugement, perd sa raison d’être ! Comment Dieu pourrait-Il nous juger si, dans le ciel dans lequel Il vit, rien de ce qui se passe au milieu de nous sur terre ne L’importe ou ne Le touche ?

3ème chose : Si Dieu est insensible aux émotions que nous pouvons connaître en tant que personne, il est inutile de s’adresser à Lui et de compter sur Lui et Sa grâce dans les difficultés auxquelles nous avons à faire face dans la vie. Un Dieu qui ne ressent rien est un Dieu pour qui la grâce ne signifie rien !

b. Qu’induit la réponse « oui » à la question posée ?

1ère chose : elle implique que, bien que Dieu soit un Dieu tout-puissant et autosuffisant en Lui-même*, Dieu est un Etre au moins aussi personnel que nous ! Dieu, à cause cet attribut de Sa nature, est donc quelqu’un qui est totalement impliqué dans la relation qu’Il a avec nous. Ce qui conduit au 2ème constat !

*La Bible affirme de long en large que Dieu est immuable et qu’Il ne change pas : Jacques 1,17 ; Mal 3,6. Il est Dieu de toute éternité : Psaume 90,2 ; 93,2. « Il n’y a dans sa vie ni période de croissance, ni période de déclin. Il n’acquiert pas de nouveaux pouvoirs, et ne perd pas ceux qu’Il a toujours possédés. Il ne connaît ni maturation, ni développement. Il ne devient ni plus fort, ni plus faible, ni plus sage avec le temps. Il ne peut devenir meilleur puisqu’il est déjà parfait. Dieu ne peut jamais cesser d’être ce qu’Il est ! Telle est la puissance de « la vie impérissable » de Dieu : Héb 7,16.

2ème chose : tout ce que nous vivons, faisons, disons, et même pensons, a une incidence sur Dieu. Comme Dieu peut être réjoui par la façon avec laquelle nous répondons à Son amour, Il peut être profondément attristé, déçu par les actes mauvais, égoïstes dont nous nous rendons coupables à Son égard ou à l’égard d’autrui : Job 1,8 ; 2 Sam 11,27 ; Ps 51,5-6. Oui, nous pouvons frustrer Dieu, Le priver de quelque chose qu’Il espérait, Le déposséder de ce qui, légitimement, Il est en droit d’attendre de nous !

3ème chose : Parce que Dieu est une Personne à part entière, nous pouvons en tant que personne Lui faire part de nos problèmes, de nos luttes, de nos difficultés de personne. Tous nos combats réels se passent à l’intérieur de nous-mêmes, dans le conflit continuel entre les intérêts contraires dans lesquels se débat notre personnalité. Comment Dieu pourrait-Il nous entendre, compatir avec nous, s’Il n’était animé d’aucune émotion, s’Il n’avait à se battre avec aucun dilemme ? Toute l’Ecriture témoigne du fait que l’Eternel, notre Dieu, est un Etre à qui le problème du mal et des relations suscitent en Lui les mêmes interrogations, émotions que celles auxquelles nous avons à faire face : Esaïe 63,9 ; Exode 32,14 ; Jonas 3,10 ; Jérémie 18,18 ; Amos 7,3.6.

2. 2ème question : En quoi T’avons nous frustré ?

La question posée à Dieu par le peuple trouve une réponse claire et précise ! Une des choses qui frustre le plus Dieu est l’ingratitude dont fait preuve Son peuple à l’égard des bienfaits dont il est l’objet, ingratitude qui s’exprime par le fait que Dieu ne voit venir vers Lui aucun retour des richesses desquels Il les a pourvu !

La question plus profonde qui nous est posée ici est celle de la signification spirituelle que revêt l’utilisation que nous faisons des biens que nous possédons, et, en particulier, celui de notre argent. Quel lien l’argent que nous possédons a-t-il avec Dieu ? En quoi est-il, aux yeux de Dieu, un critère de valeur, un test indicateur de la qualité de la relation que nous avons avec Lui ? telles ont les questions que pose ce texte ! Réponses :

a. Un 1er préalable : Psaume 50,7 à 15

Si Dieu attend quelque chose de nous, ce n’est jamais, comme cela pourrait être le cas pour nous, en raison d’un besoin que cette attente est motivée ! Dieu est quelqu’un qui n’a aucun besoin, pour la simple et bonne raison que tout ce qui existe est à Lui !

b. un second préalable : Aggée 2,8

Si tout Lui appartient, notre or et notre argent ne sont pas d’abord à nous, mais à Lui. Le fait donc que nous ne gardions l’argent que nous possédons que pour notre utilisation n’est pas seulement une marque d’ingratitude envers Dieu, mais un vol. C’est une façon de déposséder Dieu d’un capital dont Il est le propriétaire et dont nous ne sommes que les gérants !

c. la valeur de l’argent

Si la question de l’utilisation que nous faisons de notre argent est capitale dans la relation que nous avons avec Dieu, c’est à cause de la valeur et des vertus que, dans notre cœur, nous lui prêtons. Plus que tout, l’argent est synonyme, dans le cadre de notre vie terrestre, de sécurité et de réussite : Luc 12,18 à 21. Accepter de se défaire de notre argent pour le service et la cause de Dieu, parfois jusqu’au nécessaire, c’est témoigner du fait que ce n’est pas d’abord en lui, mais en Dieu que nous avons mis notre confiance pour notre salut : Luc 21,1 à 4

d. Un révélateur de nos priorités

L’utilisation prioritaire que nous faisons de notre argent est un révélateur de ce qui nous préoccupe. Selon la logique de l’institution de la dîme, logique selon laquelle, systématiquement, le dixième de tout ce que le peuple récoltait va automatiquement au service de Dieu : Lév 27,30 à 33, notre première réflexion, lorsque nous percevons notre salaire, devrait être de nous préoccuper, avant toute dépense pour nous-mêmes et nos besoins, de ce que nous allons d’abord donner à Dieu ! c’est ce principe qui, depuis longtemps n’était plus respecté par les Israélites : Mal 3,10. C’est aussi dans cet esprit que Paul encourage dès le 1er jour de la semaine de mettre à part les sommes qui seront collectées pour les besoins des églises : 1 Cor 16,1-2.

e. Une condition de la bénédiction

Le fait de ne plus fermer son portefeuille, mais de l’ouvrir pour rendre à Dieu une partie de la grâce dont nous sommes l’objet de Sa part est une condition nécessaire au retour de la bénédiction : Mal 3,10. La bénédiction retrouvée aura deux effets :

- le retour de l’abondance : la terre redonnera son fruit : v 11

- un témoignage : Israël sera reconnu comme un peuple béni par Dieu par toutes les nations : v 12

Sans adhérer au message de l’évangile de la prospérité, qui institue le don en moyen de profit, il y a une relation de cause à effet entre ce que nous semons sur le plan financier et ce que nous récoltons : 2 Cor 9,5 à 7. Ouvrir son portefeuille pour donner à Dieu ne fera jamais de nous des perdants. La mise à l’épreuve de Dieu dans ce domaine est comparable à celle vécue par les Israélites au moment de franchir le Jourdain : Josué 3,13. Dès que leurs pieds entrèrent dans l’eau, celles-ci s’ouvrirent pour les laisser passer. Dieu promet que, de même, les écluses de la bénédiction de Dieu s’ouvriront sur tous ceux qui, sur le plan financier, remettent Dieu à la tête de leurs priorités.

4. Une leçon sur la grâce

Nous avons vu dans le passage précédent que tout retour à dieu est le produit de la grâce. Le passage que nous avons étudié ici nous rappelle que la grâce justement comprise ne nous laissera jamais dans l’état dans laquelle elle nous a trouvé. La grâce qui ne produit en nous aucun fruit et n’engendre aucune réforme dans notre vie n’est pas celle que l’on trouve dans la Bible. Car, si la grâce nous relève, le 2ème volet de son action est qu’elle nous enseigne : Tite 2,11-12. Elle nous enseigne à vivre selon les nouveaux principes dont la connaissance de Dieu, et la relation renouvelée avec Lui, nous a rendu conscients. Elle produit en nous un désir d’obéissance qu’aucune loi n’aurait pu produire !

Que Dieu, par Son Esprit et sous l’effet de Sa grâce, s’empare de nous au point que toute notre vie soit alignée sur les bonnes priorités : celles du Royaume de Dieu : Mat 6,33.

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